dimanche 19 octobre 2014

LES PAUVRES SONT A DIEU


            A l’insu de Jésus, les pharisiens parviennent à un accord pour lui tendre un piège décisif.  Eux mêmes ne rencontrent pas Jésus, mais lui envoient des disciples, accompagnés de  quelques partisans d’Hérode Antipas. Parmi eux, il ne manque sûrement pas  quelques puissants collecteurs d’impôts au bénéfice de  Rome.

            Le piège est bien pensé: « Est-il licite, oui ou non,  de payer des impôts à l’empereur César ? » S’il dit non, ils pourront l’accuser de rébellion contre Rome. S’il appuie le payement des tributs, ce sera la honte  devant les pauvres paysans  opprimés par les impôts, des personnes qu’il aime et qu’il défend de toutes ses forces.


            La réponse de Jésus a été résumée de façon lapidaire  tout au long des siècles avec ces termes: “Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Peu de paroles de Jésus n’ont été autant citées que celles-ci. Mais aucune parole de Jésus n’a été aussi déformée et manipulée à partir d’intérêts complètement étrangers au Prophète, défenseur des pauvres.  

            Jésus ne pense pas à Dieu et au  César de Rome  comme étant deux pouvoirs qui peuvent réclamer, chacun dans son domaine, leurs droits sur leurs sujets. Comme tout juif observant, Jésus sait que, « la terre et tout ce qu’elle contient, le monde et tous ses habitants  appartiennent à Dieu » (psaume 24). Qu’est-ce qui peut appartenir à César qui n’appartienne pas à Dieu ? Les sujets de l’empereur, ne sont-il pas de fils et de filles de Dieu ?

            Jésus ne  s’arrête pas aux diverses positions qui, dans cette société, opposent  hérodiens, saducéens, ou pharisiens, sur les impôts à payer à Rome et sur leur signification : s’ils  emportent « l’argent de l’impôt » dans leurs bourses, ils n’ont qu’à remplir leurs obligations. Mais lui ne vit pas pour le  service de l’empire romain mais pour ouvrir des chemins au royaume de Dieu et à sa justice.

            C’est pourquoi il leur rappelle quelque chose que jamais personne ne leur a demandé; “Rendez à Dieu ce qui est à Dieu”. C’est-à-dire, ne donnez pas à César ce qui n’appartient qu’à Dieu ; la vie de ses fils et de ses filles. Comme il l’a tant répété à ses disciples : les pauvres appartiennent à Dieu, les petits sont ses préférés, le royaume de Dieu est à eux. Personne ne doit  abuser d’eux.

            Il ne faut sacrifier à aucun pouvoir  la vie, la dignité ou le bonheur des personnes. Et, sans doute, aucun pouvoir  ne sacrifie aujourd’hui plus de vies et ne cause plus de souffrance, de faim et de destruction que cette « dictature  d’une économie sans visage  et sans objectif vraiment humain », que, d’après le Pape François, les puissants de la Terre ont réussi à imposer. Nous ne pouvons pas rester passifs et indifférents en étouffant  la voix de notre conscience à base de pratique religieuse.

Auteur: José Antonio Pagola
Traducteur: Carlos Orduna, csv

Réseau d’évangélisation BONNES NOUVELLES
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19  octobre 2014
29 Temps ordinaire (A)
Matthieu 22, 15-21


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